- juvénile
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• v. 1460; juvenil v. 1112; lat. juvenilis1 ♦ Qui est propre à la jeunesse. ⇒ jeune. Fraîcheur, grâce juvénile. Air, sourire juvénile. « Tout était juvénile sur ces visages : la roseur de la joue [...] l'œil frais » (Martin du Gard). Acné juvénile. Ardeur juvénile. La délinquance juvénile, des mineurs.2 ♦ Biol. Hormone juvénile : hormone des insectes, qui contrôle leur mue, l'ovaire et la ponte.3 ♦ Géol. Eau juvénile, qui a une origine volcanique ou magmatique.⊗ CONTR. Sénile, vieux.Synonymes :- jeuneContraires :- sénile- vieuxjuvénileadj. Propre à la jeunesse. Ardeur juvénile. Ant. sénile.⇒JUVÉNILE, adj.A. — 1. MÉD., PSYCHOL., PSYCH. Qui se manifeste pendant la jeunesse. Synon. précoce. Acné juvénile; maladies juvéniles; démence juvénile. Notre connaissance plus approfondie du cancer juvénile a fait justice de certaines notions (ROUSSY ds Nouv. Traité Méd., 5, 1, 1924, p. 30) :• 1. ... la « crise d'originalité juvénile », la période où sévit « l'amertume délicieuse d'être ou de se croire seul au milieu d'un univers hostile ou incompréhensif ». C'est la dernière et la plus tumultueuse des crises de croissance de la personnalité. Elle éclate vers quatorze ans chez les filles, vers quinze ans chez les garçons...MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 587.— ENTOMOL. Hormone juvénile. ,,Hormone (...) qui s'oppose (...) à l'apparition des caractères adultes chez l'insecte`` (HUSSON 1970). Les corpora allata sécrètent l'hormone juvénile (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 676).2. Qui possède ou qui présente les caractères propres à la jeunesse. Synon. jeune; anton. sénile, vieux.a) [En parlant d'un trait physique ou moral] Ardeur, fraîcheur, grâce juvénile; air, corps, élan, enthousiasme, sourire, visage juvénile; contours, formes juvéniles. La figure de Romulus (...) s'apprêtant à lancer son javelot contre Tatius est de la plus juvénile élégance (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 7). Ah! Rappelle-toi sa stupéfaction non jouée, ce juvénile éclat de rire (MAURIAC, Th. Desqueyroux, 1927, p. 220) :• 2. Le contraste est alors émouvant entre ces traits déjà fatigués par l'âge, et ce rire frais, perlé, extraordinairement juvénile, — pour ne pas dire enfantin.MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p. 1383.b) Moins usuel. [En parlant d'une pers.] L'un juvénile et flambant, criait : « Vive la France! » (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 8). La vaillance du tueur juvénile avait fouetté son amour-propre qui se réveillait comme une bête (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 553) :• 3. ... au cours de ces deux dernières années, elle s'était intellectuellement beaucoup développée; elle avait mûri, elle avait changé. Pendant sa brève entrevue avec André, elle avait eu l'impression que lui n'avait pas évolué; il était resté très juvénile et un peu fruste.BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 250.3. P. ext.a) Qui est le fait des jeunes. Cohabitation, délinquance juvénile. On constatait l'accroissement proportionnel des maisons d'école et des licences de cabaretiers, des bourses de lycée et des crimes juvéniles (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 224).b) Composé de jeunes ou d'adolescents; qui touche les jeunes, la jeunesse. Public juvénile. (Ds GILB. 1971 et DUPRÉ 1972) :• 4. ... rien n'est perdu, pour peu que nous sachions vouloir. Afin d'appeler à la vie les 12 millions de beaux bébés qu'il faut à la France en dix ans, de réduire nos taux absurdes de mortalité et de morbidité infantile et juvénile...DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 456.B. — GÉOL., HYDROL. Eau juvénile (souvent au plur.). ,,Eau provenant de l'intérieur de la terre et d'une grande profondeur, issue pour partie des réactions chimiques s'y produisant`` (GEORGE 1970). Synon. eau vierge, eau hypogée; anton. eau(x) d'infiltration. L'eau (...) phréatique ou juvénile, contient toujours des atomes de manganèse (VERNADSKY, Géochim., 1924, p. 103).REM. 1. Juvénilement, adv. D'une manière juvénile. Une femme, toute svelte et juvénilement cambrée (LOTI, Vertige mond., 1917, p. 79). Il est curieux à quel point la seule mention du nom de Manet, et plus encore bien entendu la perspective de revoir ses œuvres, me rafraîchit, me rajeunit toujours; en moi le registre Manet reste juvénilement intact (DU BOS, Journal, 1928, p. 86). 2. Juvénilisme, subst. masc., méd. Ensemble des caractères de retard chez certains enfants à l'âge de la puberté. Synon. infantilisme atténué (GARNIER-DEL. 1958). Parfois même la mamelle reste juvénile toute la vie (infantilisme ou mieux juvénilisme mammaire) (APERT ds Nouv. Traité Méd., fasc. 8, 1925, p. 375). Le juvénilisme d'allure qui est lié à l'hyperthyroïdie (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 227).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Début XIIe s. oilz juvenilz (BENEDEIT, S. Brendan, éd. E.G.R. Waters, 407). Empr. au lat. juvenilis « jeune, relatif à la jeunesse; juvénile, plein d'entrain; violent, fort ». Fréq. abs. littér. : 270. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 134, b) 373; XXe s. : a) 388, b) 599.
juvénile [ʒyvenil] adj. et n. m.ÉTYM. V. 1460; juvenil, v. 1112; du lat. juvenilis « jeune », de juvenis.❖———I Adj.1 Littér. ou style soutenu. Se dit des qualités propres à la jeunesse. ⇒ Jeune. || Caractère juvénile. ⇒ Juvénilité. || Fraîcheur, grâce juvénile. || Contours juvéniles (→ Fourreau, cit. 7). || La gracilité (cit. 1) juvénile de ses épaules. || Sourire juvénile. || Ardeur, zèle juvénile (→ Ardent, cit. 16).1 Tout était juvénile sur ces visages : la roseur de la joue sous la barbe naissante, l'œil frais derrière le binocle, la gaucherie, la vivacité, le lyrisme des sourires qui proclamaient la joie d'éclore, d'espérer tout, d'exister.Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 10.♦ (Personnes). || Il est resté très juvénile. ⇒ Adolescent.2 Composé de jeunes. || Un public juvénile. — Qui concerne les jeunes, la jeunesse. — ☑ Loc. Délinquance juvénile : délinquance des mineurs. — Morbidité, mortalité juvénile.2 Zool. || Hormone juvénile, qui inhibe l'apparition des caractères adultes chez l'insecte.———II N. m. (1978; angl. juvenile). Anglic. Techn. (zool., pisciculture, etc.). || Un juvénile : un jeune (d'une espèce animale). || « 60% des œufs pondus (de manchots) ne donnerait pas des juvéniles » (la Recherche, oct. 1978).2 La maîtrise complète de la production de juvéniles suppose que l'on domine la maturation sexuelle, la fécondation, l'incubation des œufs (de poissons), le développement larvaire et finalement, si l'on vise un élevage semi-intensif, que l'on domine aussi le sevrage, c'est-à-dire l'accoutumance de l'animal à l'aliment inerte qui lui sera donné par l'éleveur.la Recherche, no 107, janvier 1980.❖CONTR. Sénile, vieux.DÉR. Juvénilement, juvénilisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.